Restitution d’un 27ème trésor royal pillée par la France : Le Kataklè, tabouret royal de retour au patrimoine national

Le Bénin vient de récupérer son Kataklè. La 27ème pièce du Trésor royal d’Abomey, butin de guerre de la troupe du Général Dodds, vient de retrouver le sol de ses aïeux après plus de 133 ans. Localisé au Musée national de Finlande grâce à un travail de traçabilité adossé aux mécanismes de coopération internationale entre des Institutions muséales, le Kataklè a été officiellement restitué au Bénin par la République de Finlande à l’issue d’une cérémonie fort simple organisée ce mardi 13 mai 2025, au Palais de la Marina à Cotonou. 

Devant des membres du Gouvernement, des cadres techniques des différents ministères, des acteurs de la culture et des arts, notamment du patrimoine, la Ministre Finlandaise des Sciences et de la Culture,  Mari-Leena TALVITIE et le Ministre Béninois du Tourisme, de la Culture et des Arts,  Babalola Jean-Michel H. ABIMBOLA, ont procédé au dévoilement de l’œuvre. Dévoilement puis transfert symbolique au Ministre ABIMBOLA qui à son tour, la brandit tel un trophée de victoire et surtout un nouvel instrument de coopération, avant de la remettre au conservateur du musée d’Abomey où sera érigé le Musée des Rois et Amazones du Danxomè (MuRAD), destination finale des 27 Trésors royaux désormais au complet. Puis s’en suivront la signature de l’acte de restitution par le Ministre de la culture et la Directrice générale du Musée national de Finlande, et les interventions des trois Ministres ayant présidé la cérémonie.
Dans son adresse à l’assistance, le Ministre en charge de la culture a reprécisé la vision du Gouvernement du Bénin, notamment « la dynamique de réappropriation, de sauvegarde et de révélation du patrimoine culturel, et qui s’appuie entre autres sur une démarche d’enrichissement des collections nationales d’intérêt pour le programme muséal et patrimonial en cours de déploiement depuis 2016 et sa transmission aux générations actuelles et futures ». Tout en saluant la démarche coopérative de la République de Finlande ayant permis d’aboutir à la restitution du Kataklè, il a souligné que ceci marque le début d’une collaboration fructueuse entre les conservate

urs, les médiateurs culturels, les restaurateurs, les historiens de l’art des deux pays. La Ministre Finlandaise,  Mari-Leena TALVITIE, s’est réjouie également de l’aboutissement du processus qui, à en croire ses propos, répond aux principes de l’UNESCO et à d’autres Conventions internationales. Ce retour, a-t-elle poursuivi, témoigne de la coopération active entre le Bénin et la Finlande, et reste le fruit d’un travail acharné entre le Ministère Finlandais et le Musée national de Finlande. À son tour, le Ministre des Affaires étrangères, Olushegun ADJADI BAKARI a ajouté que le retour de ce trésor symbolise les valeurs que le Bénin et la Finlande partagent et témoignent de leur profond attachement au multilatéralisme et au respect des lois internationales. Il n’a pas manqué d’énumérer les domaines dans lesquels les deux pays partagent des expériences avant de revenir sur les nouvelles pistes de coopération qu’ouvre cette restitution. Au terme de la cérémonie, les trois Ministres accompagnées des équipes techniques ont été reçus en audience par le Président de la République, Monsieur Patrice TALON qui s’est lui aussi félicité de l’aboutissement de cette restitution qui traduit la vitalité des relations de coopération entre le Bénin et la Finlande.

Le Kataklè en question

Le Kataklè est un siège royal du royaume de Danxomè. Modeste par son apparence mais d’une signification lourde et très profonde, il est utilisé lors des rituels princiers de la cour royale. Il incarne à la fois l’élégance, la sobriété et la modernité des expressions artistiques traditionnelles. Il est fabriqué en bois massif et se caractérise par sa forme basse, sans dossier, reposant sur trois pieds trapus.  Après sa restitution, il s’apprête à retrouver sa place légitime auprès des 26 œuvres déjà restituées, sur la terre qui les a vues naître. L’importance de cette œuvre ne réside pas uniquement dans sa valeur historique ou artistique, mais aussi dans la manière dont elle vient réintégrer notre récit national, enrichir notre mémoire vivante et raviver notre héritage commun.

S.T