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A propos de la suspension du CA de Glo Djigbe : « Je ne serai pas loin de penser à un règlement de compte. » l’He Victor Prudent Topanou dénonce et plaide pour l’unité de la mouvance

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Ce dimanche 13 avril 2025, sur le plateau de l’émission Zone Franche de Canal 3 Bénin, le député Victor Prudent Topanou, figure emblématique du Groupe parlementaire Union Progressiste le Renouveau et président de la Commission Éducation, Culture, Emploi et Affaires sociales (C4), a livré un entretien dense, empreint de lucidité, d’indignation maîtrisée et d’un profond sens républicain. Pendant plus d’une heure, l’universitaire a mêlé pédagogie, engagement politique et appel à l’unité, dans un discours d’une rare franchise.

Mais c’est sur la suspension du Chef d’arrondissement de Glo-Djigbé, Gilbert Sètondji Boco, que l’élu de la 6e circonscription a élevé la voix, dans un ton grave et mesuré. « Ce qui est reproché au CA, c’est un délit d’opinion. Je ne serai pas loin de penser à un règlement de compte », a-t-il lancé, suscitant une onde d’émotion. Derrière cette déclaration, c’est toute une conception de la liberté d’expression au sein de l’administration locale qu’il remet en question. Loin d’être une sortie isolée, cette prise de position témoigne d’un malaise palpable face à ce qui pourrait s’apparenter à une dérive autoritaire. En exprimant ses doutes, Topanou interpelle les consciences et rappelle avec fermeté que l’appartenance à la mouvance présidentielle ne doit pas se transformer en muselière idéologique.

Outre cet épisode préoccupant, le parlementaire a également dressé un large panorama des défis législatifs actuels. Il a notamment mis en lumière l’examen du code d’éthique des députés, en admettant que le texte suscite des crispations : « L’idée du code d’éthique est perçue comme une manière de réduire leur liberté », a-t-il reconnu, tout en se montrant confiant : « Il va passer sur la base de compromis ». C’est avec cette même sérénité qu’il a abordé la relecture de la loi sur le numérique, martelant : « La loi reste la loi, il va falloir la respecter », tout en appelant à ne pas voir dans les initiatives de la majorité des tentatives de division : « Il ne faut pas chercher à voir dans ce que font le Gouvernement et la mouvance, des choses pour compromettre notre vivre-ensemble ».

Fidèle à sa fibre d’enseignant, Victor Topanou a insisté sur la nécessité d’expliquer les lois aux citoyens, saluant à cet effet l’initiative de son collègue Orden Alladatin : « Il faut continuer d’expliquer les lois que nous votons, car la nature a horreur du vide », a-t-il soutenu, plaidant pour un parlement plus proche des populations.

Dans un autre registre, il s’est réjoui de l’adoption de la loi sur la chefferie traditionnelle, qu’il qualifie de « premier jalon historique », tout en reconnaissant que « des réticences existent, notamment à Abomey-Calavi ». Il en appelle à l’amélioration continue du texte, signe d’une démarche législative évolutive et inclusive.

Sur le plan personnel, l’ancien ministre devenu député a confié que son expérience parlementaire lui permettait de se consacrer davantage aux travaux de commission qu’aux débats en plénière. Une posture discrète mais influente, fidèle à son tempérament analytique et constructif.

 

Enfin, en conclusion de son intervention, le professeur de droit a adressé un appel solennel à la cohésion dans les rangs de la majorité présidentielle : « C’est dans l’union que la bataille de 2026 sera gagnée ». Ce message, loin d’être anodin, intervient à un moment charnière où la mouvance doit faire front commun, non seulement contre l’adversité politique, mais aussi contre les tensions internes qui fragilisent sa cohérence.

Avec cette sortie médiatique, Victor Prudent Topanou s’affirme, plus que jamais, comme un acteur politique lucide, un gardien des principes démocratiques et un fervent défenseur de l’unité dans la diversité.

Rafiou Lawal

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