1ère réunion trimestrielle de concertation BCEAO-APBEF/2025 : L’activité économique et bancaire performent en 2024
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest au Bénin et les établissements de crédits ont tenu leur séance trimestrielle le 25 mars 2025 à Cotonou. Ils ont à l’occasion examiné la situation économique et bancaire en 2024. Pour la plupart des agrégats, le Bénin s’est illustré avec performance.
L’activité bancaire a enregistré une envolée au plan national en 2024. En témoigne le total bilan ressorti à près de 7000,0 milliards, en hausse de 8,54% en glissement annuel. Quant à l’encours des crédits nets des banques, elle a cru de 10,63%, s’établissant à environ 3500,0 milliards à fin 2024. Avec un taux brut de dégradation du portefeuille du système bancaire national ressorti à 4,0% en 2024 contre 4,8% en 2023, l’assainissement du portefeuille de crédits s’est poursuivi. Le taux de croissance au Bénin est estimé à 6,7% en 2024 contre 6,4% en 2023 tandis que le taux d’inflation a reculé pour atteindre 1,2% à fin 2024, après 2,7% en 2023. Au plan sous-régionale, la tendance a été également haussière. Au niveau des divers agrégats, une certaine amélioration est ressortie. Selon la BCEAO, on note dans l’ensemble, une dynamique favorable des indicateurs, en dépit du contexte international et régional incertain. À l’échelle de l’Union, le taux de croissance du produit intérieur brut est estimé à 6,2% pour l’année 2024, après 5,3% en 2023. Le taux d’inflation s’est établi à 3,5%, en baisse par rapport à son niveau de 3,7% à fin 2023. Nonobstant ces performances relativement satisfaisantes, elles restent sujettes à des facteurs de risque au plan international. Il s’agit notamment de l’intensification des guerres commerciales, des tensions géopolitiques et des conflits armés susceptibles d’induire une hausse des prix des produits importés. De même, une dégradation de la situation sécuritaire sous régionale risquerait de perturber la production et la distribution des denrées alimentaires locales. C’est au vu de cela que le Comité de Politique monétaire de la BCEAO en session le 5 mars 2025 à Dakar au Sénégal, a maintenu le statu quo sur les taux directeurs dans l’Union.
Plusieurs autres sujets d’intérêts abordés
Mise en œuvre de la Loi relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FTP): point des déclarations d’opérations suspectes par les établissements de crédit à la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF); présentation de la base nationale d’identification des personnes physiques : opportunités, modalités d’accès, droits et devoirs pour le système bancaire national; Conformité réglementaire des demandes de transferts adressées à la BCEAO par les banques. Ce sont là les différents autres points ayant meublé les discussions entre la BCEAO et l’ABPEF. La première communication conduite par le président de la CENTIF, Abdou Rafiou Bello a été l’occasion pour les Directeurs généraux d’être sensibilisés sur les obligations établissements de crédit en matière de LBC/FTP. C’était également l’occasion pour eux d’apprendre des résultats du traitement des déclarations d’opérations suspectes (DOS) effectuées par le système bancaire.
Pour jouer efficacement leur rôle en matière de LBC/FTP, les banques ont besoin de mieux connaître sinon davantage leur client. Cela induit une meilleure connaissance du Registre National des Personnes Physiques (RNPP) qui a été plus amplement présenté aux représentants de banques présents à la séance. C’est le Directeur Général par intérim de l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP) qui a conduit cette présentation. Il en ressort que ce registre est un outil précieux d’identification de la clientèle en ce qu’il permet aux banques d’avoir toutes les informations nécessaires sur chaque client. « L’utilisation de ce Registre permettrait aux banques de renforcer l’identification et la connaissance de leur clientèle dans le cadre des actions de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle pourrait également favoriser une meilleure gestion des risques client et améliorer l’inclusion financière » a assuré le présentateur qui n’a pas oublié s’insister sur la protection des données personnelles dans cet usage. C’est pourquoi, les modalités d’accès à ce registre ont été également présentées. Cette rencontre trimestrielle initiée par Banque Centrale pour être à l’écoute des préoccupations spécifiques de la profession bancaire et des contraintes auxquelles font face les acteurs financiers est aussi une tribune où ces derniers expriment leurs difficultés. C’est ainsi que pour cette première rencontre de l’année, les difficultés d’interprétation de certaines dispositions du Règlement 06/2024/CM/UEMOA relatif aux relations financières extérieures des États membres de l’UEMOA, adopté par le Conseil des Ministres de l’Union le 20 décembre 2024, ont été examinées.
O.W