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Organisations syndicales : De graves révélations sur la gestion à a CGTB

(Lettre ouverte du Comité pour la restauration de l’ordre statutaire)

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Dans une lettre ouverte rendue publique hier jeudi 24 février 2022, HOUENOU Jean-Luc  agissant au nom du comité a dressé une liste d’actes témoignant d’une crise de gestion. Retrouvez ici l’intégralité de la lettre ouverte.

Lettre ouverte au camarade BACHABI Moudassirou.

(Il ne faut pas ajouter la honte à la maladie)

 

Camarade,

Il y a quelques semaines, au lendemain, de la parodie de congrès organisé par vous, il s’en est suivi la création du Comité de Restauration de l’Ordre statutaire à la CGTB. Ledit Comité, dans une déclaration rendue publique le 28 Décembre 2021 a fustigé vos détournements massifs des ressources de la CGTB,  l’organisation du 4e congrès ordinaire de l’organisation sur fond de violation flagrante des textes, de division et de règlements de comptes. Le Comité vous a ensuite invité à prendre la mesure de cette situation malheureuse créée et entretenue par vous et parer au plus pressé pour sortir notre confédération de l’abîme. Mais visiblement vous avez préféré continuer dans l’illégalité et conduire la confédération, fruit de nos multiples efforts et nos innombrables sacrifices vers le déluge.

Comble de ridicule ! Le mercredi 19 Janvier à la réunion de votre Secrétariat Exécutif  National (SEN BACHABI), devant un Exécutif entièrement désigné par vous, vous n’avez pu donner le moindre éclairage sur les graves accusations formulées contre vous. Vous avez juste suggéré qu’aucun commentaire ne soit fait sur la situation afin de ne pas attirer plus d’attention sur la crise en attendant que le vent de l’oubli ne l’emporte. Heureusement que le ridicule ne tue pas. La déclaration du Comité de Restauration de l’Ordre Statutaire à la CGTB a fait le tour de la planète et son contenu a révolté plus d’une conscience : des centaines de travailleurs et citoyens béninois, des personnalités, des structures étatiques et non étatiques ainsi que des partenaires ont dû contacter le Comité pour mieux s’informer sur les dénonciations faites sur votre gestion et votre gouvernance. C’était la consternation générale car personne ne pouvait s’imaginer que quelqu’un pouvait venir diriger avec si tant de légèreté, de bassesses et d’amateurisme, une CGTB que le brave TODJINOU Pascal avait déjà conduit au firmament de la gloire.

Dans tous les cas, les graves accusations formulées contre vous demeurent et vous devez y répondre.   Il s’agit entre autres :

 

  • Du gâchis financier

Vous avez procédé en 2017 sans l’avis du SEN et de façon unilatérale au licenciement d’une employée de la CGTB. Il s’en est suivi un procès pour licenciement abusif, procès à l’issue duquel la CGTB a été condamnée à verser plusieurs millions de francs à l’employée abusivement licenciée.

 

  • Du détournement de 2.500.000F aux fins de partage entre vos adjoints et vous.

Vous l’avez avoué vous-même à la réunion extraordinaire du SEN le 03 Juin 2019. Cet aveu avait révolté plus d’un, puis la réunion a pris toute autre allure. Démarrée le lundi 03 Juin 2019 à 13h, elle s’est achevée le mardi 04 Juin à 5h 35min avec le vote à votre encontre de la sanction avertissement.

Alors qu’on pensait vous voir rembourser cette somme détournée pour preuve de bonne foi, vous avez préféré passer cette malversation sous silence, priant certainement que le vent de l’oubli ne l’emporte.

 

  • Du détournement de 600.000F aux fins d’aider la camarade BOSSOUKPE Anita, SGA2 de la CGTB à organiser le congrès ordinaire de son syndicat de base

Un décaissement de 600.000F a été fait courant 2018 au profit de BOSSOUKPE Anita, 2ème secrétaire générale adjointe de la CGTB aux fins de l’aider à organiser le congrès ordinaire de son syndicat de base. S’agissait-il d’un prêt ? S’agissait-il d’un don ? Seuls le Trésorier Général et vous pouvez le savoir. Dans tous les cas,  pendant qu’elle ne remboursait pas les 600.000 F et qu’au cours de la guerre de leadership avec votre 1er adjoint, elle s’était retrouvée dans le camp de ce dernier, le trésorier général a rappelé ce prêt  non remboursé à plusieurs réunions du SEN, puis, en qualité de premier responsable de l’organisation, vous aviez finalement suggéré que ce débat soit ramené  au niveau du Secrétariat Général. Après, plus rien n’a filtré de ce qui en a été décidé au niveau du Secrétariat Général et aucun compte-rendu n’a été fait au SEN. Finalement, la débitrice insolvable s’est retrouvée dans votre camp, les 600.000 F n’ont jamais été remboursés et naturellement aucune mention n’a été faite de cette situation malheureuse dans le compte-rendu financier présenté au dernier congrès.

Pendant que BOSSOUKPE Anita, 2ème secrétaire générale adjointe de la CGTB recevait gracieusement six cent mille (600.000F CFA) des ressources de la confédération, pour elle et elle seule, chaque président de Comité Confédéral Départemental (CCD) n’avait reçu que cinquante mille pour préparer les élections professionnelles dans son département.

 

A l’analyse, quelques questions s’imposent :

  • Quel principe du droit budgétaire ou de l’orthodoxie financière vous autorise-t-il à faire des dons ou des prêts à une co-affiliée à partir des ressources de la confédération ? Quelle instance vous y a autorisé ?
  • Combien d’autres secrétaires généraux de syndicats de base ont-ils reçu de tels appuis de la CGTB pour l’organisation de leurs congrès ordinaires ? Ou bien dame BOSSOUKPE Anita SGA2 était une co-affiliée toute particulière ?
  • Maintenant que son mandat est venu à terme dans son organisation de base, combien voulez-vous lui donner à nouveau dans les ressources de la CGTB ?
  • Par quelle alchimie, une co-affiliée, complice de détournement de deniers publics ait pu obtenir du doyen KISSI Codjo Michel un important crédit de confiance pour être maintenue SGA2 de la CGTB ?
  • Doit-on désormais comprendre qu’avec BACHABI, il faut avoir des casseroles, être de la mafia syndicale, participer sans pudeur à des crimes financiers et économiques contre les travailleurs pour être propulsé aux hautes fonctions de la CGTB ?
  • Jusqu’à quand allez-vous confondre les ressources de la CGTB et les ressources de BACHABI Moudassirou ?

 

  • Du détournement des fonds destinés à la préparation à l’interne des élections professionnelles. (même les 10 millions venant du COGEFOS ont disparu comme un coup d’éclair).

Avant et après les élections professionnelles, aucun budget n’a été élaboré et validé par le SEN. Et jusqu’au dernier congrès, aucun membre de l’exécutif n’a su combien la préparation et l’organisation des élections professionnelles ont coûté à la CGTB.

Le Comité de Gestion des Fonds des Organisations Syndicales (COGEFOS) a aussi fait un appui de 10 millions à chaque confédération et centrale syndicale aux fins d’aider à préparer les consultations sociales. Vous avez juste donné l’information. Mais après, silence radio. Cette dizaine de millions s’est volatilisée comme un coup d’éclair. Et aucune ligne des comptes rendus présentés au congrès n’en a fait la moindre allusion. C’est simplement triste.

 

  • Des autres détournements

Les détournements pour raison de santé peuvent faire l’objet d’un cahier. Il  en est de même des décaissements en appui à certains de vos griots en difficultés sociales. La gestion véritablement opaque du projet WSM quant à elle, est la cerise sur le gâteau. Les détails sur ces scandales seront donnés lors de la 1ère conférence publique qu’organisera dans les jours à venir le Comité de Restauration de l’Ordre Statutaire.

 

  • Du congrès des mille irrégularités

Selon l’article 17 du Règlement Intérieur, « une commission de candidature mise en place par le SEN reçoit les candidatures et après étude, propose une liste consensuelle à l’approbation des congressistes ».

Il apparaît clairement que le choix des membres de la commission de candidature est du ressort du Secrétariat Exécutif National (SEN). Malheureusement les membres de ladite commission ont été entièrement désignés par vous dans un contexte où vous étiez candidat à votre propre succession puis plusieurs membres de votre bureau décriaient votre gestion. Le Comité vous met au défi d’exhiber le Procès-verbal de la réunion du SEN qui consacre la désignation des membres de la commission de candidature.

 

Par ailleurs, l’article 6 des Statuts de la CGTB indique très clairement ceux qui peuvent prendre part au congrès avec voix délibérative. Cette disposition exclut observateurs et invités. L’article 15 du Règlement intérieur ajoute que les invités et observateurs ne sont ni électeurs, ni éligibles.

Malgré ces dispositions statutaires et règlementaires assez limpides, vous avez opéré un deuxième hold up : imposer un observateur non congressiste comme président du présidium. Dans tous les cas, le camarade KISSI Codjo Michel, président de présidium désigné par vous, avait au dernier congrès le statut d’invité, une irrégularité qui crève l’œil.

 

  • De la désignation d’un Exécutif non consensuel.

Un bureau consensuel est celui qui repose sur un consensus, qui satisfait plus ou moins tout le monde. Il doit contenir indifféremment toutes les parties. Le consensus est un concept si pacificateur qu’il a désormais une valeur constitutionnelle dans plusieurs démocraties d’Afrique et du monde.

 

Le bureau consensuel lu au congrès par le camarade KISSI Codjo Michel, Président de la commission de la candidature, Président du Présidium et certainement Président de beaucoup d’autres choses vous liant, écarte systématiquement tous ceux qui avaient dénoncé votre gestion ou tous ceux qui ne peuvent couvrir votre mauvaise gouvernance d’un voile de virginité. Il apparait clairement que ce congrès de la honte à accouché du SEN BACHABI Moudassirou et non du SEN CGTB.

Camarade BACHABI Moudassirou, visiblement vous êtes convaincu de votre holdup, de l’illégalité et des irrégularités ayant émaillé ce congrès. C’est certainement pour cela que vous n’avez pas encore autorisé les passations de charges. Malgré les précieux conseils à vous prodigués par certains membres éclairés de votre SEN, vous ne semblez pas prendre de la hauteur, comme quoi tuer la CGTB est pour vous une mission. Dans tous les cas cette attitude de l’être n’est guère surprenant : tout observateur attentif et tout militant sincère sait que seuls l’argent des partenaires blancs et les maigres ressources de la CGTB vous intéressent, vous et vos griots bien sûr. C’est d’ailleurs cette gloutonnerie à nulle autre pareille et votre défaut manifeste d’humilité qui avaient conduit la confédération à la débâcle lors des dernières élections professionnelles.

Vous savez aussi que vos multiples malversations financières sont connues de tous et qu’en écartant malicieusement du nouvel Exécutif toutes voix discordantes, vous n’êtes pas absous des crimes odieux commis contre la CGTB.

Il ne vous restait qu’à prendre la mesure de la situation, poser des actes de reconstruction de la Confédération et éviter à tout prix d’ajouter la honte à la maladie.

Dans sa déclaration du 28 Décembre, le Comité pour la Restauration de l’Ordre statutaire à la CGTB vous avait déjà indiqué la voie de la sagesse. En vous refusant de la suivre, vous permettez au Comité de poursuivre l’œuvre de restauration de la CGTB.

Le Comité prend donc acte de votre farouche volonté d’enliser la CGTB et vous rassure da sa détermination à la sortir de l’abîme, car elle n’est pas votre propriété, ni celle de vos griots. Elle est avant tout le fruit des multiples sacrifices des militantes et militants de tous les horizons du Bénin.

Fait à Cotonou, le 24 Février 2022

Pour le Comité

 

HOUENOU Jean-Luc

 

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